Construire une pensée par la structure : comment j’utilise WordPress pour organiser ma recherche
La rédaction d’une thèse, surtout interdisciplinaire, est un chemin complexe, exigeant de faire cohabiter des sources variées, des approches multiples et des temporalités entremêlées. Dans le cadre de mon doctorat sur l’évolution de l’identité et du rôle des pompiers en Bavière au XIXe siècle, j’ai fait le choix de documenter mon travail au fil de l’eau sur un site WordPress. Mais ce site ne sert pas seulement à publier des articles : il est aussi devenu mon outil de structuration intellectuelle.
Pourquoi WordPress ?
WordPress offre une interface simple et efficace pour publier rapidement, mais surtout, il permet de :
- Classer les articles par catégories et sous-catégories,
- Associer plusieurs catégories à un même article,
- Créer une arborescence dynamique qui s’affiche clairement sur le site.
J’ai choisi d’utiliser pleinement cette fonctionnalité pour structurer mes recherches selon trois axes complémentaires : chronologie, géographie, et thématiques.
Trois entrées pour penser autrement
1. Une arborescence chronologique
J’ai créé une catégorie “19e siècle” dans WordPress, avec des sous-catégories par décennie : 1800, 1810, 1820, … jusqu’à 1890
Chaque fois que je rédige un article, je l’associe à la décennie concernée. Cela me permet de repérer :
- les moments d’émergence de certaines pratiques,
- les périodes de rupture (comme les réformes de 1868 en Bavière),
- les lacunes éventuelles dans ma couverture temporelle.
2. Une cartographie de mes sources
La catégorie “Allemagne” contient une sous-catégorie “Bavière”, elle-même divisée en villes bavaroises : Munich, Nuremberg, Augsbourg, etc.
Chaque article lié à une archive municipale, un fait localisé ou une organisation spécifique est rattaché à sa ville.
Résultat : je peux retrouver en un clic tous les contenus liés à une commune, et visualiser la répartition géographique de mon corpus.
3. Une classification thématique évolutive
Enfin, j’ai mis en place des catégories thématiques comme :
- Acteurs
- Institutions
- Représentations
- Pratiques
- Sources
Et certaines sous-catégories ont émergé progressivement, en réponse à des besoins concrets :
- Sauvetage de personnes vs sauvetage de biens
- Interventions rurales vs urbaines
- Ordonnances vs manuels
Ce travail de découpage me pousse à affiner mes analyses dès l’écriture, et prépare indirectement la future table des matières de la thèse.
WordPress comme outil de recherche
Utiliser les catégories WordPress ne relève pas seulement de l’organisation « technique » : c’est une aide méthodologique réelle.
Je m’oblige à me poser à chaque publication les questions suivantes :
- À quelle époque cela appartient-il ?
- Dans quel lieu cela se situe-t-il ?
- Quel thème ou quelle tension cela illustre-t-il ?
Ce travail m’impose une clarification. Et il m’aide à faire ressortir des constantes ou à identifier des évolutions plus fines que prévu.
Ce que je prévois pour la suite
J’ai construit une structure initiale qui est en cours de déploiement sur les articles déjà rédigés, publiés ou non. Je compte enrichir encore cette structure en :
- ajoutant des mots-clés (étiquettes) pour des thèmes transversaux,
- mettant en place une page de navigation par filtres (WordPress le permet avec certains plugins),
- réfléchissant à une carte interactive basée sur les villes de Bavière,
- utilisant cette architecture pour préfigurer le plan de la thèse, ou une base de données post-thèse.
Conclusion
Structurer son site avec WordPress, ce n’est pas seulement publier, c’est penser en publiant. Ce travail en cours est pour moi une méthode de réflexion et de clarification, que je partage ici dans l’espoir qu’elle pourra inspirer d’autres doctorants ou chercheur·ses.
Si vous aussi vous utilisez un site pour organiser votre recherche, n’hésitez pas à partager vos retours ou vos astuces !